A l’est du Cap Corse, plusieurs foyers pouvant justifier la présence humaine il y a environ – 80 000 à – 60 000 ans avant Jésus Christ, ont été mis à jour. Des fouilles ont permis de trouver des traces similaires sur l’île d’Elbe, distante de la Corse d’à peine 50 kms.
Ces résultats tendraient à confirmer la présence humaine sur l’île de beauté, cependant l’absence de traces des premiers occupants de l’île, soulève un doute.
Les premiers occupants de la Corse
La période allant du IX ème au VIII ème millénaire confirmera la présence humaine sur la terre Corse.
La période du VII ème au VI ème millénaire nous apporte beaucoup de réponses. En effet, au nord de l’île dans une région calcaire, des traces de présence humaine pratiquant la chasse et la pêche ont été trouvées.
En Corse, le Néolithique occupe une période supérieure dans le temps en comparaison à celle du continent, puisqu’il durera du VII ème millénaire pour arriver à la fin du second millénaire. A l’apparition de l’Age de Bronze, le néolithique disparaît lentement.
La préhistoire en corse
Le Néolithique ancien ( 8500 ans avant J-C ) marque le début des premières installations sur de nombreux sites, comme par exemple « l’Araguinna Sennola« .
En 1956, des fouilles entreprises en forêt de Vizzavona, permettent de mettre à jour des tessons de poterie. Par la suite d’autres tessons seront découverts sur des sites comme entre autre, St-Florent et Filitosa. Ces découvertes permettront de reconnaître la période néolithique dite « cardiale ». Le site préhistorique de Filitosa, près de Sartène, est fouillé depuis les années 54. On peut y découvrir de nombreux mégalithes érigés lors de la période du bronze ancien. A la fin du IIème millénaire avant J-C, ces mégalithes sont remplacés par des menhirs anthropomorphes, portant épées et poignards de type Méditerranéen en bas relief. D’un réalisme surprenant, ces mégalithes sont comparables à ceux que l’on peut trouver sur le continent.
On verra ensuite apparaître une vague de migrants, érigeant des monuments en pierre (Torre-« tours »), situées à Moca-croce, Olmeto, Petreto-bicchino, Zonza, Filitosa… Ce dernier site, à été classé par l’Unesco, comme l’un des domaines les plus importants du monde pour la préhistoire.
La Corse est alors à l’aube de la Protohistoire…
L’Araguinna Sennola
L’Araguina Sennola est un abri s’ouvrant dans des falaises calcaires à l’extrémité sud de la Corse, à environ 200 mètres du rivage actuel. Découvert en 1966, il a été fouillé entre 1969 et 1972, puis en 1975 et 1976 par F. de Lanfranchi et M.-C. Weiss. Les fouilles n’ont concerné qu’une petite partie de l’abri, le reste ayant été détruit par des travaux de terrassement, qui furent d’ailleurs à l’origine de la découverte du site. L’effritement des parois calcaires de l’abri a permis l’ensevelissement rapide des dépôts et leur conservation, conduisant à la formation d’un remplissage de plus de six mètres d’épaisseur, qui montra une succession de fréquentations discontinues depuis le Mésolithique (VIIIe millénaire) jusqu’à l’Âge du Bronze (Ier millénaire).
L’abri d’Araguina-Sennola est célèbre parce que l’on y a découvert celle que l’on nomme la “dame de Bonifacio”, le plus vieux squelette humain de l’île environ 7 500 av. J.-C. et exposé au musée de Lévie.
Il s’agit du squelette d’une femme, âgée d’environ 35 ans. Son corps fut découvert allongé sur le dos, les bras le long du corps, les pieds joints, la tête en rotation forcée vers la droite. Les connexions anatomiques ayant été rigoureusement préservées, le squelette semble avoir été rapidement enseveli. Il était recouvert, de la tête aux pieds, d’une poudre minérale de couleur brun-rouge foncé. La découverte de cette tombe présente de nombreux points communs avec d’autres inhumations mésolithiques de la péninsule italienne, notamment en ce qui concerne la position du corps et la présence de substance minérale rouge, ce qui tend à renforcer l’hypothèse d’un peuplement humain en provenance des côtes Italiennes. L’abri, creusé dans la falaise calcaire, est situé à gauche de la route qui descend sur Bonifacio sur la RN 196. Il est similaire aux autres abris calcaires présents le long de cette route.
Site en relation avec ce sujet: Stantari.net Histoire Naturelle et Culturelle de la Corse
Site sur la préhistoire en corse : www.prehistoire-corse.org