Pascal Paoli est sans nul doute « le » héros incontesté du peuple Corse. Il fut le créateur d’un état Corse indépendant. Pascal Paoli est né le 6 Avril 1725 prés de Morosaglia (Corte), plus précisément à Stretta.

Il est le second fils de Hyacinthe Paoli, héros de l’indépendance Corse. Il connaîtra en 1739 un premier exil avec son père, banni après la conquête de l’île par le marquis de Maillebois. Après avoir été nommé enseigne au régiment royal de Farnèse en 1749, il est proclamé chef de l’île de beauté en 1755.

le père de la Patrie Corse, U babbu di a Patria

pascal-paoli

En 1769, à Ponte Novu, il connaît une défaite face aux troupes Françaises commandées par le Conte de Vaux.

Il se retire alors en Angleterre. Il revient en Corse pendant la révolution et devient Président du Directoire Départemental en 1790. Nommé par la Législative commandant de la 23 ème division militaire à Bastia, il conspire de nouveau pour l’indépendance. En 1791, Bonaparte alors à Auxonne, écrit à Buttafuoco et publie une lettre de soutien à Paoli. En 1792, il s’oppose à la convention et à ses représentants. Dans l’intérêt de soutenir ses projets d’indépendance, il fait appel en 1793 à l’Angleterre et proclame l’Union de la Corse à l’Angleterre. Ceci va le brouiller définitivement avec le plus fervent de ses partisans, Bonaparte.

Pascal Paoli est mis hors la loi par la convention. En 1795, il est invité à rejoindre Georges III à Londres, qui l’empêchera de rentrer en Corse. Il mourra près de Londres le 5 février 1807 en laissant ces mots en héritage « Ma vie entière, j’ose le dire, a été un serment ininterrompu à la liberté« . En Avril 1807 son buste est érigé à l’Abbaye de Westminster; il y est encore visible aujourd’hui. Ce n’est qu’en 1889 que son corps sera rapatrié en Corse et enterré dans sa maison natale à Morosaglia (Merusaglia).

La maison natale de Pascal Paoli

L’âme de Pascal Paoli habite encore sa maison natale de Morosaglia en Castagniccia. Ce sanctuaire abrite les souvenirs du « Père de la patrie corse » et présente son oeuvre dans la Corse indédendante du 18ème siècle. Mort à Londres, Pascal Paoli repose dans la chapelle familiale depuis 1889.

 

A Lire

Pascal-paoli-A M Graziani« Toute l’Europe est Corse ». Ainsi s’exclame Voltaire, ému, fasciné même par l’héroïsme de Pascal Paoli dont la légende, de son vivant, passionne l’Europe des Lumières. Héros de l’indépendance de la Corse, Paoli s’employa sa vie durant à faire de son peuple une nation et de son île un Etat, avec sa constitution (pour laquelle Jean-Jacques Rousseau proposa sa plume), son armée, sa monnaie, son université. Né en 1725, il combattit contre l’occupant génois, puis contre les Français, et multiplia les alliances, notamment avec l’Angleterre qui lui offrit un temps sa protection, avant qu’il ne s’y exile, pour toujours. République autonome qui inspira de nombreux pays (dont l’Amérique) puis royaume sous contrôle britannique, la Corse s’affirme alors dans un esprit d’indépendance que n’affaiblira pas son rattachement à la France en 1796.

Mais parler de Paoli c’est aussi évoquer sa rencontre avec Boswell, le célèbre mémorialiste écossais qui donna aux Corses une aura de champions de la liberté et à Paoli la stature d’un héros. Parler de Paoli c’est enfin se pencher sur le mythe paolien. Au cours des années 1760, livres, gazettes, correspondances abondent en éloges, dictés quelquefois par des intérêts nationaux ou privés, le plus souvent par l’enthousiasme. De Catherine de Russie à Frédéric II, l’Europe des Lumières communie alors dans une admiration qui culminera après la défaite de Ponte Novu contre les Français.

Alors « législateur démocrate » ou « despote éclairé »? La réalité est sans doute plus complexe, elle n’en est pas moins passionnante et fait de Paoli, le « père de la patrie corse » en même temps qu’une figure majeure de l’histoire universelle de la liberté.

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